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Les poissons
L'élément liquide au Moeraske et à l'Hof ter Musschen
Les marais du Moeraske sont approvisionnés en eau par un petit ruisseau, le Kerkebeek, qui trouve son origine dans la gare de formation de Schaerbeek et qui, chemin faisant, est alimenté par 6-7 sources. La profondeur maximum du Kerkebeek est de l'ordre d'une trentaine de centimètre. La zone marécageuse est constituée, pour sa part, de trois mares dont les profondeurs moyennes de l'amont à l'aval sont de 10, 60 et 30 cm. Le Walckiers compte aussi une mare forestière, mais celle-ci, envahie depuis des années par les lentilles d'eau, est exempte de poissons.
La Woluwe borde l'Hof ter Musschen sur son plus grand côté. Sa profondeur excède, en certains endroits, les 60 cm. De plus, trois petites mares sont présentes sur le site. Le Moeraske abrite 4 espèces de poissons, l'Hof ter Musschen 9.
Le Moeraske
Les 4 espèces présentes au Moeraske sont :
Carassius auratus auratus (poisson rouge)
Cyprinus carpio carpio (carpe koï)
Gasterosteus aculeatus (épinoche à trois épines)
Tinca tinca (tanche)
Epinoche à trois épines (Moeraske)
Photo : Jean-Philippe Coppée
Copyright © 2010 CEBE-MOB
Parmi ces espèces, seule l'épinoche à trois épines existe naturellement sur le site, que ce soit au niveau du Kerkebeek ou des mares.
L'observation de la tanche, qui est aussi un poisson indigène, a été tout à fait ponctuelle (automne 1990), puisqu'il s'est agit en fait d'un spécimen unique, vraisemblablement abandonné dans la mare principale par un pêcheur, et qui a disparu sans laisser de descendance.
Le poisson rouge et sa proche parente la carpe koï sont quant à elles des espèces domestiquées dont plusieurs exemplaires ont été, à plusieurs reprises, relâchés dans les mares (il n'y a pas que les chiens que l'on abandonne dans la nature !).
La couleur vive des premiers en font une cible de choix pour le héron cendré. Cela étant, ces animaux ne survivent au Moeraske qu'un laps de temps assez réduit et actuellement il n'y en a plus. De plus grande taille, la carpe koï s'adapte par contre bien dans la mare principale. Sa voracité, nous a cependant incité, chaque fois qu'il y en avait, à capturer tous ces animaux et à les évacuer du site.
L'Hof ter Musschen
Les 9 espèces présentes à l'Hof ter Musschen sont :
Anguilla anguilla (anguille)
Cyprinus carpio carpio (carpe koï)
Esox lucius (brochet)
Gasterosteus aculeatus (épinoche à trois épines)
Gobio gobio(goujon)
Perca fluviatilis (perche fluviatile)
Pungitius pungitius (épinochette)
Rhodeus amarus (bouvière)
Rutilus rutilus (gardon).
Seule l'épinoche à trois épines se rencontre tant dans la Woluwe que dans les mares du site, les autres espèces se trouvant exclusivement dans la Woluwe.
Passons-les en revue :
Bouvière - Rhodeus amarus (novembre 2006 - Hof ter Musschen)
Photo : Bart Hanssens
Copyright © 2010 CEBE-MOB
La bouvière est incontestablement l'espèce-phare de la Woluwe.
Ce petit poisson, repris à l'Annexe II de la Directive Habitat, est une des raisons du classement de la Vallée de la Woluwe en Natura 2000. Cette espèce s'observe assez fréquemment. Elle est liée à la présence indispensable des moules d'eau douce (ici de Anodonta anatina (l'anodonte des canards)) dont elle dépend pour sa reproduction. En effet, les femelles de l'espèce pondent dans celles-ci, confiant aux mollusques le soin de protéger leurs oeufs jusqu'à l'éclosion.
Gobio gobio (novembre 2006 - Hof ter Musschen)
Photo : Alain Doornaert
Copyright © 2010 CEBE-MOB
L'épinoche à trois épines et le goujon vivent tout les deux en groupes. Ce sont quantitativement les poissons que l'on trouve en plus grande quantité. Tout deux servent de proies préférentielles pour le martin-pêcheur (Alcedo atthis) et sont mêmes indispensables à sa survie en hiver, lorsque celui-ci devient exclusivement piscivore (autrement, il lui arrive aussi de consommer des insectes aquatiques et des têtards).
Perca fluviatilis (novembre 2006 - HTM)
Photo : Bart Hanssens
Copyright © 2010 CEBE-MOB
La perche fluviatile est un prédateur assez vorace que l'on a déjà observé à plusieurs reprises. Généralement, il s'agissait d'exemplaires de petite taille (10-15 cm), repérés dans les parties d'eau lente de la rivière, ce qui est normal car l'espèce préfère les milieux d'eau stagnante.
L'anguille, dont les effectifs mondiaux se portent mal, est une autre bonne surprise parmi les espèces relevées. On peut sans doute penser que la Woluwe n'est pour elle qu'une zone de passage, sa préférence devant aller aux étangs situés plus en amont.
Esox lucius, cadavre (mai 2007 - Hof)
Photo : Michel Durant
Copyright © 2010 CEBE-MOB
Le brochet, redoutable carnassier s'il en est, au faciès si caractéristique et le gardon, grand "classique" de l'ichtyofaune, ont eux-aussi parfois été vus. Pour ces animaux "échappés" accidentellement d'étangs lors de vidanges ou de gros orages, la survie dans la rivière au cours trop vif n'est que très aléatoire et généralement pas très longue. Il en va de même pour les carpes koï qui vivent parfois la même mésaventure.
L'épinochette n'a, elle, été que très récemment identifiée dans la Woluwe (septembre 2012). Proche parente del'épinoche à trois épines, elle s'en distingue par la présence de neuf épines rétractibles situées devant la nageoire dorsale et de par les couleurs beaucoup moins chatoyantes du mâle en période de reproduction. Pour le reste, elle en partage les besoins et les comportements.
Conclusions
La faune piscicole indigène et d'origine sauvage du Moeraske se limite en fait à une seule espèce : l'épinoche à trois épines. La tanche, autre espèce indigène, ainsi que le poisson rouge et la carpe koï, espèces domestiques, ont été occasionnellement irrégulièrement introduites. Aucune de ces trois dernières n'y survit plus actuellement.
L'ichtyofaune de l'Hof ter Musschen, concentrée dans la Woluwe, est beaucoup plus importante. Cinq espèces (la bouvière, l'épinoche à trois épines,l'épinochette, le goujon et la perche fluviatile) s'y rencontrent en permanence, alors que l'anguille y est de passage. Deux autres espèces, elles aussi indigènes, le brochet et le gardon ne s'y trouvent qu'accidentellement et de façon non durable. Le constat est le même pour la carpe koï, seule espèce exotique de la Woluwe.
(version : 10/10/2013)
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