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Liste systématique A épingler Bryophytes 

Les bryophytes du Moeraske et de l'Hof ter Musschen

La bryoflore belge est riche de 748 espèces (selon la checklist 2007) qui se ventilent comme suit : 570 mousses, 173 hépatiques et 5 anthocérotes.

La bryoflore cumulée du Moeraske et de l'Hof ter Musschen compte 96 espèces, soit 10 hépatiques et 86 mousses  (en fait, 85 espèces et 1 sous-espèce). 62 espèces sont communes aux deux sites, 16 sont propres au Moeraske et 18 (17 espèces et 1 sous-espèce) à l'Hof ter Musschen.

Parmi celles-ci, 13 ont un indice de rareté -indice national- de "très rare (RR)". 6 de ces espèces se rencontrent sur les deux sites (Frullania dilatata, Drepanocladus aduncus, Oxyrrhynchium speciosum, Protobryum bryoides, Pseudocrocidium hornschuchianum, Rhynchostegiella tenella),3 seulement au Moeraske (Sphaerocarpos michelii, Fissidens dubius, Zygodon conoideus) et 4 seulement à l'Hof ter Musschen (Hygroamblystegium humile, Plagiomnium elatum, Plagiomnium ellipticum, Pylaisia polyantha).

 

 

Le Moeraske

Il héberge 10 hépatiques et 68 mousses.

 

Sphaerocarpos michelii est incontestablement la " rareté " du site. Cette hépatique, pionnière des sols limoneux, découverte en février 2000, retrouvée en 2005, 2007 et 2008, 2010, 2011 et 2014, n'avait été observée en Belgique avant cela... qu'à trois reprises depuis 1900.


Sphaerocarpos michelii (avril 2008 - Moeraske)
Photo : Pierre Vandystadt
Copyright © 2010 CEBE-MOB



Fissidens dubius, Protobryum bryoides et Zygodon conoideus sont les trois autres espèces phare des lieux. La première est strictement calcicole, la seconde apparaît dans des zones bien éclairées, quant à la troisème, rarissime au nord du sillon Sambre et Meuse, c'est une espèce purement épiphytique. Toutes trois se retrouvent, ailleurs en Région bruxelloise, dans une seule autre station.

Oxyrrhynchium speciosum, pour sa part liée aux sols humides, n'existe dans la Région bruxelloise nulle part d'autre... qu'à l'Hof Ter Musschen, faisant de l'espèce une " spécialité Cebe !".

La présence de Saules et de Sureaux en zone humide confère au Moeraske une grande richesse en bryophytes épiphytes (épiphyte : qui croît sur une autre plante), parmi lesquels on citera : Frullania dilatata, Radula complanata, Orthotricum tenellum, Ulota bruchii et Ulota crispa.

L'épiphytisme est par contre beaucoup plus faible dans la partie Walckiers. Mais là, certaines espèces calcicoles tout à fait intéressantes prennent le relais. Mentionnons particulièrement Thamnobryum alopecurum (aussi présent à l'Hof ter Musschen) et Fissidens gracilifolius qu'on y retrouve exclusivement sur les deux fausses grottes, et surtout Rhynchostegiella tenella, dont les deux autres stations connues de la Région bruxelloise sont en Forêt de Soignes et... à l'Hof ter Musschen.

Il est inutile de préciser que la préservation de ces espèces est intimement liée à la conservation des grottes dans leur environnement actuel (problème de lumière et d'humidité).


Thamnobryum alopecurum (mars 2005 - Moeraske)
Photo : Jean-Philippe Coppée
Copyright © 2010 CEBE-MOB


 

Signalons, enfin, encore la présence de : Cirriphyllum piliferum, de Didymodon tophaceus et de Pseudocrossidium hornschuchianum (la mousse au nom qui tue !) qui ne se rencontrent en Région bruxelloise, en dehors du Moeraske, que dans respectivement 5, 5 et 1 autres lieux (l'HTM pour ce dernier).

 

L'Hof ter Musschen

Il héberge 8 hépatiques et 72 mousses (71 espèces et une sous-espèce).
 


Drepanocladus aduncus (novembre 2012 - Houtweg)
Feuilles en crochet au sommet des rameaux
Photo : Marianne Mabille
Copyright © 2014 CEBE-MOB

Ce sont les espèces liées au milieu humide qui sont les plus intéressantes à l'Hof ter Musschen. Plagiomnium elatum trouve ici sa seule localisation de toute la Région bruxelloise et sa proche parente, Plagiomnium ellipticum, n'est signalée qu'en une seule autre localité à Bruxelles.

Drepanocladus aduncus, longue mousse assez spectaculaire, très abondante dans la partie la plus humide des prairies, n'est présente, quant à elle, à Bruxelles, qu'en deux autres endroits de la Forêt de Soignes, ainsi qu’ en bordure du Moeraske dans une petite population « accidentelle» au potager du Houtweg.

Hygroamblystegium humile, espèce peu fréquente à l'échelle nationale, et au statut taxonomique faisant l'objet de controverses, a été identifiée avec certitude en bord de Woluwe. Oxyrrynchium speciosum, enfin, ne se rencontre, comme dit plus haut, en Région bruxelloise, qu'ici et qu'au Moeraske.

Rhynchostegiella tenella, espèce des rochers riches en bases, occupe un habitat de substitution : un bloc de béton armé situé en bordure de rivière !

L'épiphytisme est nettement moins bien représenté à l'Hof ter Musschen qu'au Moeraske. Notons principalement : Frullania dilatata, Pylaisia polyantha et Ulota bruchii.

Signalons, enfin, la présence de Fissidens viridulus et de sa sous-espèce bien typée Fissidens viridulus incurvus découvertes successivement en 2008 et 2009.

(Cette synthèse date de 2015. Elle est dépassée et sera remplacée par un nouveau texte en cours de rédaction)

 

L'identification des bryophytes : quels guides utiliser ?

Pour la Belgique, nous avons la chance d'avoir deux guides qui permettent de recenser l'ensemble de notre bryoflore.

A savoir :

  • H. SIEBEL & H. DURING, Beknopte Mostflora van Nederland... en België, Utrecht, 2006 (ouvrage à la réalisation duquel André Sotiaux a collaboré)
  • I. ATHERTON, S.BOSANQUET & M. LAWLEY, Mosses and Liveworts of Britain and Ireland, a field guide, Plymouth, 2010 (publié par la British Bryological Society).

 

Ces deux ouvrages sont, de fait, complémentaires. Le premier, en néerlandais, reprend toutes les espèces observées en Belgique et les illustre par des dessins; alors que le second, en anglais, est basé sur des photos et quelques dessins de détails.

Dans le second ouvrage, il y a deux espèces belges, rares, qui manquent et quelques unes qu'on ne rencontre pas chez nous. L'intérêt du guide de la British Bryological Society réside dans sa présentation d'une seule espèce par page qui est plus simple que celle de l'ouvrage hollandais, mais répétons-le, il est souvent utile de passer d'un livre à l'autre pour affiner son jugement.

Quant aux ouvrages en français, jusqu’il y a peu, il n’y avait rien de très satisfaisant.  Un manuel d’identification vient cependant de paraître et comble partiellement le manque : V. HUGONNOT, J. CELLE & F. PEPIN, Mousses & hépatiques de France, Mèze, 2015 (publié par Biotope). Le point faible de ce travail réside dans le fait qu’il ne présente que 170 espèces… soit environ un dixième de la bryoflore  de l’Hexagone et que cette non exhaustivité est bien entendu pénalisante. Les points forts sont à trouver dans la clarté des explications, dans le bon choix des espèces présentées  (nombreuses sont celles qu’on retrouve sur „nos“ sites), dans le recours à des termes botaniques précis… qu’il n’y a pas lieu d’essayer de traduire.  Ce guide n’est donc pas suffisant en lui-même, mais il facilite le recours à nos deux incontestables ouvrages de référence.

 

 

Tableau des espèces

Explications du tableau

  • Il reprend toutes les espèces (et une sous-espèce) répertoriées au Moeraske et à l'Hof ter Musschen de 2000 à 2020
     
  • Les noms vernaculaires en Français des espèces n'ont pas été repris car ils génèrent souvent des confusions au contraire des noms en néerlandais de celles-ci, qui sont bien plus évocateurs, ... mais qui nécessitent quand même une bonne connaissance de la langue
     
  • L'indice de rareté est celui assigné par A. Vanderpoorten dans son étude sur la bryologie de la région de Bruxelles-Capitale (A. VANDERPOORTEN, A bryological survey of the Brussels Capital Region, in Scripta botanica Belgica, vol. 14, 1997, pp. 1-83.)
     
  • Pour des raisons pratiques, le Walckiers (la partie schaerbeekoise du Moeraske) a été scindé du reste du site du Moeraske dans la réalisation des relevés
  • dans la colonne 3 sont donc reprises toutes les observations se rapportant à l'ensemble du Moeraske sans tenir compte de la partie Walckiers
  • la colonne 4 se rapporte exclusivement au Walckiers
  • dans la colonne 6, c'est l'ensemble du Moeraske -Walckiers inclus- qui est repris
  • les années mentionnées sont celles de la dernière observation de l'espèce, le but poursuivi étant d'avoir une vue actualisée des recensements et non une compilation de ceux-ci ;
  • dans les colonnes 6 et 7, le "1" correspond à l'indice de présence.

 

Tableau des espèces
             
Nom Indice de Moeraske Walckiers HTM Moeraske HTM
rareté   statut statut
HEPATIQUES            
Aneura pinguis rare R 2018     1  
Frullania dilatata très rare RR 2020   2017 1 1
Lophocolea bidentata assez commun AC 2018 2016 2017 1 1
Lophocolea heterophylla très commun CC 2018 2016 2017 1 1
Lunularia cruciata  très commun CC 2020   2017 1 1
Marchantia polymorpha assez commun AC 2020   2011 1 1
Metzgeria furcata commun C 2018   2017 1 1
Pellia endiviifolia assez commun AC 2018 2008 2017 1 1
Radula complanata rare R 2000   2015 1 1
Riccia glauca très rare RR 2020     1  
Sphaerocarpos michelii très rare RR 2020     1  
             
MOUSSES            
Aloina ambigua assez commun AC 2020     1  
Amblystegium serpens très commun CC 2020 2008 2017 1 1
Atrichum undulatum très commun CC 2018 2007 2017 1 1
Aulacomnium androgynum assez commun AC 2000   2010 1 1
Barbula convoluta très commun CC 2020 2008   1 1
Barbula unguiculata très commun CC 2020 2008   1 1
Brachytheciastrum velutinum assez commun AC 2000 2000 2003 1 1
Brachythecium albicans assez commun AC 2018     1  
Brachytecium rivulare assez commun AC 2012 2008 2015 1 1
Brachythecium rutabulum très commun CC 2020 2020 2020 1 1
Bryum argenteum très commun CC 2020   2017 1 1
Bryum barnesii assez rare AR 2018   2017 1 1
Bryum capillare très commun CC 2020 2020 2020 1 1
Bryum dichotomum assez rare AR 2020   2008 1 1
Bryum radiculosum rare R 2020     1  
Bryum rubens assez commun AC 2012   2010 1 1
Bryum subapiculatum assez commun AC 2020     1  
Calliergonella cuspidata très commun CC 2020 2020 2017 1 1
Campylopus introflexus assez commun AC 2000   2000 1 1
Ceratodon purpureus très commun CC 2018 2007 2015 1 1
Cirriphyllum piliferum rare R 2012 2020 2012 1 1
Cratoneuron filicinum commun C 2018 2008 2015 1 1
Cryphaea heteromalla rare R 2020   2017 1 1
Dicranella heteromalla très commun CC 2020 2003 2017 1 1
Dicranella staphylina rare R 2016   2000 1 1
Dicranella varia commun C 2016     1  
Dicranoweisia cirrata très commun CC 2020   2008 1 1
Dicranum scoparium assez commun AC 2000   2000 1 1
Didymodon fallax commun C 2020     1  
Didymodon luridus assez commun AC     2010   1
Didymodon rigidulus rare R 2018 2003 2017 1 1
Didymodon sinuosus rare R 2020 2016   1  
Didymodon tophaceus rare R 2000     1  
Didymodon vinealis assez rare AR 2000   2015 1 1
Drepanocladus aduncus très rare RR 2020   2020 1 1
Eurhynchium striatum assez commun AC 2007 2020   1  
Fissidens bryoides très commun CC 2016 2016 2017 1 1
Fissidens crassipes assez rare AR     2015   1
Fissidens dubius très rare RR 2016     1  
Fissidens gracilifolius assez rare AR 2018 2020   1  
Fissidens taxifolius très commun CC 2020 2016 2017 1 1
Fissidens virudulus var. viridulus rare R     2008   1
Fissidens virudulus var. incurvus rare R     2009   1
Funaria hygrometrica très commun CC 2020 2008 2015 1 1
Grimmia pulvinata très commun CC 2020 2020 2020 1 1
Homalothecium sericeum commun C 2020   2017 1 1
Hygroamblystegium humile très rare RR     2000   1
Hypnum cupressiforme très commun CC 2020 2020 2017 1 1
Isothecium myosuroides assez rare AR     2009   1
Kindbergia praelonga très commun CC 2020 2020 2020 1 1
Leptodictyum riparium commun C 2018 2016 2017 1 1
Mnium hornum très commun CC 2012 2008 2017 1 1
Orthotrichum affine commun C 2020 2003 2017 1 1
Orthotrichum anomalum commun C 2018   2011 1 1
Orthotrichum diaphanum très commun CC 2020 2008 2017 1 1
Orthotrichum pulchellum rare R 2020   2010 1 1
Orthotricum tenellum rare R 2000   2009 1 1
Oxyrrhynchium hians commun C 2020 2008 2017 1 1
Oxyrrhynchium pumilum assez commun AC 2020 2008 2017 1 1
Oxyrrhynchium speciosum très rare RR 2000   2000 1 1
Phascum cuspidatum commun C 2020   2010 1 1
Physcomitrium pyriforme rare R 2008   2017 1 1
Plagiomnium elatum très rare RR     2017   1
Plagiomnium ellipticum très rare RR     2017   1
Plagiomnium rostratum assez commun AC 2018 2020   1  
Plagiomnium undulatum commun C 2020 2016 2017 1 1
Plagiothecium denticulatum assez rare AR     2000   1
Plagiothecium nemorale assez commun AC     2000   1
Plagiothecium succulentum assez commun AC     2009   1
Platyhypnidium riparioides assez commun AC     2017   1
Pohlia melanodon assez commun AC 2008 2008 2008 1 1
Polytrichastrum formosum assez commun AC     2014   1
Protobryum protoides très rare RR 2018   2015 1 1
Pseudocrossidium hornschuchianum très rare RR 2020 2003 2014 1 1
Pseudoscleropodium purum assez rare AR 2020 2003   1  
Pylaisia polyantha très rare RR     2015   1
Rhizomnium punctatum assez rare AR 2018   2017 1 1
Rhynchostegiella curviseta rare R   2016   1  
Rhynchostegiella tenella très rare RR 2007 2020 2016 1 1
Rhynchostegium confertum très commun CC 2020 2008 2018 1 1
Rhynchostegium murale commun C 2020     1  
Rhytidiadelphus squarrosus très commun CC 2020 2020 2017 1 1
Schistidium apocarpum très commun CC 2018 2020 2017 1 1
Syntrichia laevepila rare R     2011   1
Syntrichia papillosa très rare RR 2020     1  
Syntrichia ruralis assez commun AC 2016 2003 2017 1 1
Syntrichia virescens assez rare AR 2020     1  
Thamnobryum alopecurum assez rare AR 2018 2020 2015 1 1
Thuidium tamariscinum assez rare AR   2003   1  
Tortula muralis très commun CC 2020 2008 2015 1 1
Tortula truncata commun C 2016   2017 1 1
Ulota bruchii rare R 2016   2014 1 1
Ulota crispa rare R 2020     1  
Zygodon conoideus très rare RR 2020   2017 1 1

 

(mai 2020)