Moeraske

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Les actions de la CEBE

La CEBE a mené 4 grandes actions pour défendre le Moeraske et le Walckiers :

Les différents projets concernant le TGV, entre1990 et 2004
Un projet de bureaux au Walckiers en 1990
Une modification du PRAS en 1999
En 2011, le projet de l'IBGE concernant le Walckiers (ce sujet est traité dans cette page spécifique

 



 

TGV : histoire d'amour entre la SNCB et la CEBE ?

Par sa superficie, la gare de formation de Schaerbeek est la plus grande gare de Belgique. A hauteur du Moeraske, sa largeur atteint même 760 m ! Une dimension et une localisation qui sont à l'origine des dangers qui se multiplièrent au début des années 1990 :

 

1990 : Le TGV va supprimer les sources du Kerkebeek

La SNCB envisage pour le TGV un trajet situé tout au bord du marais : un double viaduc à plusieurs voies passerait au-dessus du Moeraske.


   Carte topographique 1 / 10 000 - 31 / 3 Nord
    Copyright © 2002 IGN-NGI


Ce projet signifie

  • la disparition des sources du Kerkebeek...
  • l'assèchement du ruisseau et du marais, privés d'alimentation en eau


La population se mobilise : 5.000 signataires demandent le classement du Moeraske en réserve naturelle, 400 personnes écrivent à la commune d'Evere.

La CEBE obtient l'appui des autres groupements de protection de la nature, du Conseil Supérieur bruxellois de la Conservation de la Nature, des autorités communales d'Evere.

Sur proposition du secrétaire d'Etat à l'environnement, Didier Gosuin, l'Exécutif de la Région bruxelloise accepte finalement l'arrivée du TGV à la gare du Midi et sauve ainsi le Moeraske.


 

1994 : Reprise du projet de tracé de 1990 au plan régional de développement (PRD)

Au Plan de Secteur la partie marécageuse du Moeraske passe du statut de zone d'entreprise à celui de périmètre d'espace vert... mais le projet SNCB de 1990 est repris !

Une réaction de la population d'Evere et des autorités communales ne se fait pas attendre. La Cebe propose aussi un tracé alternatif...

Le 9 septembre 1994, le Conseil d'Administration de la SNCB prend la décision d'éloigner les voies TGV du site semi-naturel.

 


  

   Carte topographique 1 / 10 000 - 31 / 3 Nord
    Copyright © 2002 IGN-NGI

 


1995 : la SNCB introduit une demande de certificat d'urbanisme

L'objet : la construction des infrastructures nécessaires à l'établissement d'une connexion TGV entre la jonction Nord-Midi et les lignes vers Anvers-Amsterdam et Liège-Cologne.

En totale opposition au PRD, l'ouvrage de croisement constitue sans le dire l'ossature d'un futur terminal TGV implanté dans le périmètre ferroviaire de Schaerbeek-formation.

Le bureau Aries-Group, chargé de réaliser une étude d'incidences, rejette le projet. Un ouvrage moins cher, plus léger et décalé vers le nord est suggéré.

La Commission de Concertation se rallie à l'unanimité le 17 septembre 1996 aux conclusions du chargé d'étude, de même d'ailleurs que la SNCB.

 

1997 : la SNCB relance un projet

Le projet d'Aries est "oublié" au profit de celui de la SNCB. Celle-ci propose toutefois de protéger le Moeraske avec un mur de soutien étanche de 23 m de profondeur qui entourerait toute l'infrastructure (600 m x 45 m).

La Commission de Concertation se réunit en hâte le 11 juillet 1997 et émet un avis favorable.

Lle ministre Hervé Hasquin, chargé à la Région des communications et de l'aménagement du territoire, délivre le certificat d'urbanisme en août 1997. Il tient notamment compte du fait que le site du Moeraske est classé depuis le 9 mars 1995 et qu'il convient de garantir sa protection.

En ce qui concerne la CEBE, l'éloignement du tracé TGV du Moeraske et l'abandon du pompage de la nappe phréatique sont des points positifs. Toutefois, des questions restent sans réponse. L'enceinte sera-t-elle suffisamment étanche ? Quelle sera l'influence de l'effet barrage induit par cet ouvrage sur la nappe phréatique ?

 

1997 : Les conditions du permis pour le TGV

La ligne de TGV Bruxelles-Cologne passe au nord du site naturel du Moeraske.

Un permis pour les travaux de création de cette ligne a été octroyé à la Société des Chemins de Fer Belge (SNCB) sous certaines conditions de protection de la nature imposée par la Région de Bruxelles.

  • Création de passages pour les animaux
  • Protection de plusieurs zones plantées pour la faune et la flore

La SNCB n'a pas été en recours contre ces conditions imposées, elles ont donc force obligatoire.

Après visite sur les lieux, il apparaît qu'aucun passage pour la faune n'a été établi.

Vu la difficulté d'accès, nous ne pouvons savoir si les zones à protéger le sont effectivement. Comme, au moins, une autre condition n'est pas remplie, la création des passages pour les animaux, la CEBE craint que la protection de ces zones ne le soient pas non plus.

La CEBE a averti le service de contrôle de la Région bruxelloise (l'AATL), mais nous n'en avons pas de nouvelles.

La CEBE plaide pour que ces zones soient reprises dans un plan d'urbanisme en zone verte.

 

2000 : Le Moeraske amputé par le projet de PRAS 2

La Région présente un projet de Plan Régional d'Affectation du Sol (PRAS 2) par lequel le Moeraske perd 5 des 14 hectares que compte la réserve naturelle.

Cette tentative de " réserve-jacking " n'arrive pas seule !

Le Gouvernement fédéral se prononce, en effet, pour un terminal TGV à Schaerbeek-formation et la SNCB exhibe un nouveau projet :

  • des quais de 400 m de longueur sont prévus en face du Moeraske.
     
  • Les sources du Kerkebeek qui alimentent le marais sont coupées par une voie d'accès à la future gare TGV (prolongation du Houtweg), par une voie rapide de transport en commun et ensevelie par un raccordement de chemin de fer.
     

   Carte topographique 1 / 10 000 - 31 / 3 Nord
    Copyright © 2002 IGN-NGI

 

En quelques semaines la CEBE réunit 8.000 signatures pour contrer le danger.

Heureusement le projet de PRAS est modifié afin de répondre aux attentes des habitants et la menace s'éloigne à nouveau.

 

2002 : terminal TGV à la gare de Schaerbeek ?

Une petite idée de Bernard Clerfayt, échevin de l'urbanisme à Schaerbeek en 1998, refait surface : pourquoi ne pas construire le terminal TGV derrière la gare de Schaerbeek ?

Le ministre Willem Draps, chargé de l'aménagement du territoire de la Région et les bourgmestres de Bruxelles et de Schaerbeek marquent leur accord sur cette proposition. Au cas où celle-ci serait adoptée, les travaux ne seront réalisés qu'en 2015 voire 2020.

La vigilance reste de mise !

 

2004 : Plus de gare TGV en gare de formation ni même à Schaerbeek-voyageurs

Lors d'un colloque sur le développement de la gare de Schaerbeek voyageurs, organisé par la Fondation pour l'Environnement Urbain, le 23 mars 2004, on apprend de la bouche même de représentants de la SNCB que l'option gare TGV est abandonnée.

Une étude révèle en effet qu'au moins jusqu'en 2020 la gare du Midi suffira et qu'ensuite l'option gare de Schaerbeek-voyageurs sera la seule envisagée. Il n'empêche, la gare sera urbanisée à moyen ou à long terme.

Ici aussi, la vigilance reste de mise !



 

Des bureaux au Walckiers ?


La commune de Schaerbeek envisage en 1992 de construire dans le Walckiers. Une bande de terrain de 80 m de largeur, tout au long de l'avenue Zénobe Gramme est sacrifiée.


Zone sacrifiée (en rouge)

Le projet de Plan Particulier d'Aménagement du Sol (PPAS) prévoit en effet la construction de 19 000 m² de bureaux.

Afin d'éviter cela, la CEBE et le Comité de quartier Walckiers mobilisent la population.

  • Plus de 6.000 signatures sont recueillies.
  • Une centaine de dessins d'enfants sont envoyés au Collège des bourgmestres et échevins.
  • De nombreuses personnes demandent à être entendues à la concertation.
  • La Région bruxelloise, notamment par l'intermédiaire du Ministre Didier Gosuin, soutient la CEBE dans cette lutte.

Devant une telle réaction, les autorités communales décident d'abandonner le projet.

La Commission de Concertation statue à l'unanimité le 23 novembre 1992 sur la protection de cette partie schaerbeekoise du Moeraske.


La zone prévue pour la construction des bureaux
Copyrigt © 2004 CEBE-MOB

Le plan adopté correspond à l'optique de la CEBE et du Ministre Gosuin. Il confirme aussi que 3,5 hectares du Walckiers seront constitués en réserve naturelle éducative.



 

Le projet de PRAS 2

En 1999, le PRAS (Plan Régional d'Affectation du Sol) 2 est à l'enquête publique.

En flagrante opposition avec l'arrêté de classement du site, ce projet :

  • ampute le Moeraske de 5 ha (dont la zone des sources du Kerkebeek, essentielle à la survie du marais)
  • le fait traverser par une voirie.

 

De plus, hasard malencontreux, le Gouvernement fédéral se prononce pour un terminal TGV à Schaerbeek-formation et la SNCB exhibe un nouveau projet : des quais de 400 m de longueur sont prévus en face du Moeraske, ainsi qu'une voie d'accès à la future gare TGV (qui correspond à la voirie prévue au projet de PRAS 2)

A notre demande, de nombreux riverains du site exhibent à leur fenêtre l'affiche " Touche pas au Moeraske - Handen af van het Moeraske ".

Une pétition circule. En moins d'un mois, 8 000 personnes, principalement de Evere, Schaerbeek et Haren vont la signer.

L'administration communale d'Evere, bourgmestre en tête, nous emboîte le pas. Notre lobbying est intense, nombreux sont les décideurs bruxellois approchés.

Printemps 2000, la Région, embarrassée, explique son projet (élaboré à la fin de la législature précédente) comme… une succession d'erreurs matérielles.

Tout rentre dans l'ordre, le PRAS définitif confirme les 14 ha du Moeraske comme zone verte à haute valeur biologique.

Le projet de voirie est aussi retiré. La vigilance, l'engagement et la mobilisation ont payé.