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Les Amphibiens et les Reptiles

Le Moeraske abrite 6 espèces d'amphibiens et 2 de reptiles, l'Hof ter Musschen 3 espèces d'amphibiens et 1 de reptile.

Les amphibiens du Moeraske

6 espèces sont présentes au Moeraske :

 

 

 


Ichthyosaura alpestris (Moeraske - février 2004)
Photo : David Waiengnier
Copyright © 2013 CEBE-MOB

 

 

Le triton alpestre (Ichthyosaura alpestris, anciennement Triturus alpestris), le triton ponctué (Lissotriton vulgaris anciennement Triturus vulgaris) et la grenouille rousse (Rana temporaria) sont les 3 espèces d'amphibiens quantitativement les mieux représentées au Moeraske.

Le triton alpestre est le moins exigeant de nos tritons quant aux conditions du milieu. C'est de fait celui qui se porte le mieux et qu'on a le plus de chance de rencontrer.

Le triton ponctué - en réalité moins "commun" que le triton alpestre, malgré son nom latin qui prête à penser le contraire- est quant à lui plus exigeant, puisqu'il recherche pour sa reproduction des mares plutôt ensoleillées et assez riches en végétaux.

 

 

 

 

La grenouille rousse, enfin, se laisse surtout observer par temps de pluie alors qu'elle se déplace par de grands bonds.

Le triton palmé (Lissotriton helveticus) est pour sa part beaucoup plus rare que ses deux proches parents. Cette espèce affectionne particulièrement la proximité des zones boisées. Rappelons à ce propos que si tous nos amphibiens se reproduisent exclusivement dans l'eau, la plupart, à l'exclusion du groupe des grenouilles vertes, peuvent très bien très vite s'en passer et mener une existence principalement terrestre. Il faut d'ailleurs noter, et même si les conditions du milieu jouent un rôle, qu'au sein d'une même espèce ce choix semble surtout différer d'un individu à l'autre (une manière de mieux se répartir sur le terrain, sans doute !).

 


Bufo bufo (mars 2005)
Photo Cédric Coppée
Copyright © 2013 CEBE-MOB

 

 

Alors que le crapaud commun (Bufo bufo) est une des espèces d'amphibiens relativement encore assez répandue à Bruxelles, l'évolution de son statut au Moeraske n'est pas si positive.

Pratiquement, ses effectifs semblent décliner constamment et il faut bien reconnaître que depuis le tournant de l'année 2000, l'espèce est de plus en plus rarement rencontrée sur le site.

 

 

 

 

 


Pelophylax ridibundus (juillet 2006 - Moeraske)
Photo : Giancarlo Carlet
Copyright © 2013 CEB-MOB

Il en va différemment de la grenouille rieuse (Pelophylax ridibundus anciennement Rana ridibunda). Cette grenouille verte, originaire de l'Est européen doit être considérée comme une espèce invasive (un "envahisseur"). Cet animal, vendu en animalerie, parfois sous le vocable imagé de "grenouille d'étang", s'est répandu un peu partout à Bruxelles depuis le début des années 1990 (première observation au marais de Jette en 1992).

Les lâchers de celle-ci ont été volontaires (l'animal coasse beaucoup et certains propriétaires lassés ou confrontés à des problèmes de voisinage s'en sont débarrassé sans vergogne) ou involontaires (animaux s'échappant de " leur" mare ou pontes disséminées en même temps que des végétaux aquatiques).

Le problème particulier posé par cette espèce est qu'elle rentre en concurrence directe avec la grenouille verte (Rana kl. esculenta) indigène qu'elle supplante de par son avantage en taille et de par l'appétit de ses têtards qui se nourrissent souvent... des têtards de l'autre espèce !

 

 

Les reptiles du Moeraske

 

2 espèces sont présentes : Lacerta vivipara et Trachemys scripta (avec 2 sous-espèces : T. scripta elegans et T. scripta troostii).

Le lézard vivipare (Lacerta vivipara) est -à l'échelle bruxelloise- une des" raretés" de la faune locale. Les murs de pierre de sable présents dans la zone des potagers constituent son habitat de prédilection. A ce jour, seuls des individus isolés ont pu être observés. Du fait de l'espacement des observations dans le temps, il paraît néanmoins plus que probable que l'espèce se reproduise sur le site.

 


Trachemys scripta elegans (avril 2006 - Moeraske)
Photo : Jan Pelckmans'tSmelleken
Copyright © 2013 CEBE-MOB

 

La tortue à joues rouges (Trachemys scripta elegans) est l'autre espèce invasive au Moeraske. Tout le monde connaît l'histoire de ces animaux élevés selon un mode quasi industriel aux USA, vendus tout petits le plus souvent comme jouets ou gadgets (avec la mortalité importante qui s'en suit), qui grandissent toute leur vie, qui lassent vite les enfants et dont beaucoup de nos contemporains se débarrassent dans la nature sans état d'âme.

Pour peu que ces reptiles -notamment au prix d'une très longue période d'hibernation dans la vase- réussissent à résister les deux-trois premiers hivers, ils s'adaptent alors bien à nos conditions météorologiques.

Résultat, ils peuplent maintenant la plupart des points d'eau stagnante à Bruxelles, que ce soit dans les parcs ou les sites naturels.

Franchement carnivore lors de leurs premières années, le régime alimentaire de ces tortues devient de plus en plus omnivore avec l'âge. Celles-ci posent problème à la faune locale, consommant invertébrés, amphibiens, poissons... voire jeunes oisillons aquatiques. Nos températures, trop basses trop longtemps, ne permettent pas à l'espèce de se reproduire sous nos latitudes. Cinq-six de ces animaux, que l'on voit grandir, hantent l'étang principal du Moeraske depuis plus d'une dizaine d'années.

Depuis 2015, une autre sous-espèce, la tortue à oreillons jaunes (Trachemys scripta troostii) est elle aussi présente sur le site.

Voir aussi :

 

Les amphibiens de l'Hof ter Musschen

6 espèces d'amphibiens, les mêmes qu'au Moeraske, sont présentes sur le site : Bufo bufo, Ichthyosaura alpestris, Lissotriton helveticus, Lissotron vulgaris, Pelophylax ridibunda et Rana temporaria.


Rana temporaria (Hof ter Musschen avril 2005)
Photo : André Cosy
Copyright © 2013 CEBE-MOB

 

Les tritons alpestres (Ichthyosaura alpestris, anciennement Triturus alpestris) et les tritons ponctués (Lissotriton vulgaris anciennement Triturus vulgaris) sont quantitativement plus nombreux à l'Hof ter Musschen qu'au Moeraske. Il en va de même de la grenouille rousse (Rana temporaria) qui se reproduit abondamment en ces lieux et qui y reste très présente tout au long de l'année.

Le site abrite aussi le Triton palmé (Lissotriton helveticus)  qui peut s'observer notamment dans la "mare UCL". Quant à la Grenouille rieuse (Pelophylax ridibunda), elle est aussi présente mais jusqu'à présent en très faibles effectifs.

 

 Le crapaud commun (Bufo bufo) a, pour sa part, seulement  été découvert à l’automne 2015, et ce par l’intermédiaire d’une « grosse » femelle déambulant dans la « zone du rucher ».

 

 

 

 

 

Les reptiles de l'Hof ter Musschen

1 espèce de reptile est présente : Trachemys scripta, (avec 2 sous-espèces : T. scripta elegans et T. scripta scripta).

En 2011, au moins 2 individus individus de la sous-espèce T. scripta elegans ont été découverts sur le site : un au niveau de la mare UCL, l'autre dans la Woluwe à proximité de la prairie humide. T. scripta scripta a, elle, été observée, via un spécimen, dans la Woluwe en 2014.

 

Conclusions

Avec 9 espèces observées (6 indigènes, 2 invasives, 1 récemment disparue), le Moeraske est répertorié comme étant LE site bruxellois présentant la plus grande diversité d'espèces d'amphibiens et de reptiles (A. WEISERBS & J.-P. JACOBS, Amphibiens et Reptiles de la Région de Bruxelles-Capitale, Aves & Institut Bruxellois pour la Gestion de l'Environnement, Bruxelles, 2005, pp.100-101).

L'Hof ter Musschen, lui, paraît être un site d'importance pour la grenouille rousse.

Herpétologiquement parlant pourtant, même dans le cas du Moeraske, il faut se garder de crier victoire. Nombre d'espèces ne signifie pas automatiquement nombre d'individus. Certes, la plupart de ces animaux sont nocturnes, craintifs et peu voyants. Ceci implique qu'ils soient plus difficilement recensés que d'autres groupes (oiseaux, par exemple) et que leur nombre soit dès lors sous-estimé. Il n'empêche que tous nos amphibiens et reptiles indigènes voient actuellement leurs populations décliner.

Les principaux facteurs défavorables à l'herpétofaune sont :

la destruction de leurs habitats et la fragmentation de ceux-ci qui freine les échanges et/ou renouvellements de populations;
les pollutions qui influent négativement sur leurs capacités de reproduction;
l'empoissonnement des plans d'eau à des fins de pêche ou d'ornement qui multiplie leur prédation.

 

Il est primordial d'agir pour endiguer et inverser cette spirale négative, si l'on souhaite pouvoir encore observer ces animaux en-dehors des sites naturels à haute valeur biologique, site où ils se raréfient aussi, quoique plus lentement.

Parmi les mesures concrètes qui peuvent être prises par tout un chacun, notons :

la transformation totale ou partielle de son jardin en "jardin sauvage" accueillant pour la faune indigène;
l'installation de mares, même de petites tailles, riches en végétation de préférence indigène;
la sensibilisation des pouvoirs publics afin qu'ils appliquent ces mesures dans les parcs urbains;
l'arrêt de l'achat, de l'élevage et du lâcher d'amphibiens et reptiles exotiques.

 


Rana esculenta
Copyright © 2005 Grand-Duc, Niabot

 

La grenouille verte (Rana kl. esculenta) - emblème de la CEBE - a été présente au Moeraske jusqu'en 1996. Cette petite population, fruit vraisemblablement d'une réintroduction volontaire, est considérée comme ayant été la dernière population de l'espèce en Région bruxelloise.

Malgré nos efforts, notamment nos travaux de gestion pour tenir les abords du marais ouverts (exigence pour l'espèce), les effectifs trop faibles de cette petite population n'ont pas permis à celle-ci de se maintenir.

Dans ce cas précis, la grenouille rieuse, apparue plus tardivement sur le site, ne peut-être considérée comme responsable de sa disparition.

 

 

(version : 30/12/2015)