Excursions Zélande

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Excursion en Zélande - 23 janvier 2005

Leçon d'ornithologie appliquée


Outre le plaisir procuré par le dépaysement, l'excursion annuelle de la CEBE en Zélande donne l'occasion, à tous les amoureux des oiseaux, d'approfondir leur connaissance en la matière.

En effet, l'observation et l'identification des oiseaux dans la nature sont souvent délicates. L'oiseau que vous avez sous les yeux est parfois bien différent de celui représenté dans votre guide !

Ce sera plus souvent ceci :

 


A : Chevalier arlequin (Tringa erythropus) - Koudekerke (NL) - 23 jan 05
Photo : Jean-Philippe Coppée - Copyright © 2005 CEBE-MOB

 


Au lieu de cela :
 

 


B: Chevalier arlequin (Tringa erythropus) - Koudekerke (NL) - 23 jan 05
Photo : Jean-Philippe Coppée - Copyright © 2005 CEBE-MOB

 

Et pourtant, il s'agit de la même espèce, au même endroit, au même moment !!

La première partie de l'observation (Photo A) n'est pourtant pas exempte de renseignements.

 

Que peut-on en déduire ?

  • 1) La taille de l'oiseau :
    Derrière celui-ci, on peut observer deux canards siffleurs. Ceux-ci, dans les conditions de l'observation, sont bien identifiables. Votre guide vous renseigne qu'ils mesurent de 42 à 50 cm. L'oiseau que nous cherchons à identifier plus petit que le canard (maximum la moitié plus petit) et beaucoup plus élancé.
     
  • 2) Sa position sur l'eau :
    Ses pattes ne sont pas visibles. Il s'engage sans hésitation dans l'eau. La tête est très basse par rapport à la surface.

Bien entendu, la photo ne reflète pas toute l'observation et d'autres renseignements sont collectés.

Dans le cas présent, l'oiseau est un échassier (un limicole, c.à.d. un oiseau qui se nourrit sur les rives et/ou dans l'eau, cette dernière pouvant être salée ou douce). Il a un plumage plutôt brun, un long bec et des pattes rouges. Pour la majorité des observateurs présents, c'est sans hésitation un chevalier.

En automne-hiver, la présence de pattes rouges est caractéristique de deux chevaliers : le chevalier gambette et le chevalier arlequin.
Nous serions en été, seule la première espèce présente cette particularité. Par contre, en hiver, le chevalier arlequin arbore aussi des pattes rouges. En dehors de cette période, elles seront foncées.

Vu la distance et les mouvements incessants de l'oiseau, les critères permettant l'identification certaine sont difficilement observables. Il apparaît cependant que le bec est assez long (2x la longueur de la tête au moins). Le fait que l'oiseau s'enfonce profondément dans l'eau ne cadre pas tout à fait avec les habitudes du chevalier gambette et plaide plutôt pour un " arlequin "

 

Enfin, l'oiseau se place dans des conditions idéales (photo 2). Toutes les caractéristiques peuvent être observées :

  • le bec est long (au moins 2x la tête, au lieu d'environ 1x pour le gambette)
  • un sourcil nettement blanc est visible
  • le bec est rouge à la base et faiblement incurvé (beaucoup plus rouge pour le gambette et non incurvé)
  • l'oiseau est plus grand que la moitié d'un canard siffleur (alors que la taille d'un gambette est de 24 à 27 cm, soit à peu près la moitié).

 

L'observation de l'oiseau (taille, bec, plumage, comportement) ne laisse plus l'ombre d'un doute, c'est un chevalier arlequin (Tringa erythropus).

Le chevalier arlequin niche dans les toundras boisées et les marais de la taïga, dans l'extrême nord de l'Europe. Il peut être occasionnellement observé en Belgique, surtout lors des passages migratoires en direction ou au retour des régions méditerranéennes ou d'Afrique.

 

Espèces observées