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Le Moeraske

Le Moeraske, “petit marais” en néerlandais, est un rare vestige du fond de la vallée de la Senne.

Le marais

 
Le site s’étend sur près de 16 ha le long de la gare de Schaerbeek-formation et concerne 3 communes :

• La plus grande partie du site se trouve sur Evere

• Les sources du Kerkebeek, le ruisseau qui alimente le marais, sont sur Haren.

• Le Walckiers,  4,5 ha, ancien parc à l’anglaise devenu “sauvage”, est sur Schaerbeek.

Carte topographique 1 / 10 000 – 31 / 3 Nord
    Copyright © 2002 IGN-NGI

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Plan général du Moeraske

Les chemins, librement accessibles au public, permettent une promenade de plus de 2 Km. Une convention signée en 1991 et plusieurs fois réactualisée avec la Région fait de la CEBE le gestionnaire officiel des lieux.

Le Moeraske s’étend sur près de 16 hectares. Deux éléments le caractérisent : sa zone marécageuse et la diversité de ses biotopes.

Statut

  • Près de 16 ha sur Haren-Evere-Schaerbeek : classés comme site
  • 4,5 ha repris dans l’ensemble : statut de réserve naturelle agréée
  • Affectation dans le PRAS : zone verte à haute valeur biologique (code BB sur la carte)
  • Propriétaires : SNCB, Région, Commune d’Evere
(Zone Haute Valeur Biologique)
Le Moeraske dans le PRAS
(réalisé au moyen de Brussels Urbis ®© – 1.0.5 + 1.0.6 + AATL)

Biotopes

Le Moeraske comporte une série de biotopes :

  • une zone marécageuse
  • un ruisseau
  • une prairie sèche
  • un talus boisé
  • une zone potagère
  • une futaie
  • des mares et une prairie humide

A. La zone marécageuse

Elle comporte quatre parties distinctes :

  1. Le marais III : vasière exondée entourée de glycéries et de saules.
  2. Le marais II : eau libre (profondeur maximale 1.20 m), roselière.
  3. La saulaie inondée S : transition entre la vasière et l’eau libre, zone de tranquillité pour les oiseaux les plus craintifs
  4. Le marais I : nidification Rousserolle effarvatte et reproduction Grenouille rousse.

B. Le Kerkebeek

Il s’agit du petit ruisseau qui trouve ses sources dans la gare de formation de Schaerbeek. Il alimente le marais en eau. 

C. La prairie sèche

Elle est située le long de la voie du chemin de fer. Palette variée de couleurs, de formes et de senteurs, elle est particulièrement riche au point de vue botanique et entomologique.

D. Le talus

Il sépare le Moeraske du parc du Bon Pasteur. Abondamment arboré, il abrite une avifaune variée et quelques Pommiers ” gueule de mouton ” aux fruits si particuliers.

E. La zone des potagers

Incluse dans le site, cette zone garantit la survivance de cette activité sociologiquement importante mais menacée partout dans la Région. La rare hépatique Sphaerocarpus michelii y fut découverte en 2000.

F. Le Walckiers

Le Walckiers (4,5 ha) constitue la partie schaerbeekoise du Moeraske.

Il se présente comme un quadrilatère partagé entre :

  • une zone ouverte combinée avec des zones arborées.
  • une haute futaie parmi laquelle on relève un magnifique Hêtre pourpre et une importante population d’une plante castrale : la Corydale solide (Corydalis solida). Domaine du lérot, cette futaie se différentie de bien des endroits de la Forêt de Soignes par la richesse de son tapis végétal préservé du piétinement.
  • deux vergers, deux mares forestières et une prairie humide.

Une partie du Walckiers est seulement accessible lors des visites guidées : la tranquillité des lieux et la pérennité de la végétation de la haute futaie l’imposent. Celle-ci est à la fois un refuge pour la flore et la faune et un réservoir pour celles-ci à partir duquel elles peuvent coloniser l’ensemble du Moeraske. La plupart des observations d’animaux rares ou très craintifs se sont presque toujours faites dans le Walckiers.


Histoire du Moeraske

La CEBE a le paradoxe d’assumer deux espaces naturels, d’origines complètement différentes.

En effet, l’Hof ter Musschen est l’archétype du site semi-naturel, relique de la gestion séculaire agricole d’avant les bouleversements liés à la mécanisation. Le Moeraske est lui une pure création de la dynamique d’une ville en expansion qui donne par hasard naissance entre ses tentacules à un refuge naturel dont la diversité laisse pantois.

Comment est né le Moeraske ?

Au début, au XVIIIème siècle, c’était une campagne bucolique où les riches patriciens bruxellois se bâtissaient des ” campagnes ” à un trot de calèche de la ville. Ils y jouissaient d’une villa entourée d’un vaste parc implanté à flanc et face à la belle vallée de la Senne. Prairies, troupeaux, bergers, le canal et ses péniches, … A l’emplacement du Moeraske, il y avait ainsi ce qui allait devenir le Walckiers et le vaste domaine du Bon Pasteur.

La région d’Evere vers 1800 (carte Vandermaelen)

Le projet d’autoroute à l’origine du Moeraske

L’autoroute d’Anvers devait passer là.

On remblaie donc pour éviter les pentes…

En quoi Evere est-il concerné ?

Entre l’église du village, l’église Saint-Vincent et le parc Walckiers, le terrain forme une cuvette tournée vers la vallée de la Senne. Il s’agit du domaine du Bon Pasteur. Cette dénivellation a été creusée par deux ruisseaux dont le Kerkebeek (le ruisseau de l’église).

La rue Stroobants en 1956

Le remblaiement

Toute la zone va être comblée par des ordures et recouverte de terre sans autre forme de procès !

Le remblaiement du parc Walckiers
Photo : G. De Prins
Le remblaiement du domaine du Bon Pasteur
Photo : G. De Prins

Temporairement, on va laisser un bassin qui existait déjà pour récolter les eaux des nombreuses sources. Le projet abandonné, ce bassin régulateur deviendra le marais du Moeraske !

Le bassin régulateur, sur une carte touristique de 1942

L’assiette déjà établie de l’autoroute deviendra le parc du bon Pasteur.

Paradoxalement, ces bouleversements ont donné au site une richesse biologique extraordinaire car sur près de seize hectares on trouve :

  • des milieux humides, secs ou intermédiaires
  • des milieux boisés, ouverts ou intermédiaires
  • un ruisseau
  • des sources
  • un marais
  • un bois ancien
  • des potagers.

L’histoire est bien faite non ?


Les actions de la CEBE

La CEBE a mené 4 grandes actions pour défendre le Moeraske et le Walckiers :

  • Les différents projets concernant le TGV, entre1990 et 2004
  • Un projet de bureaux au Walckiers en 1990
  • Une modification du PRAS en 1999
  • La Saga des Permis d’Urbanisme demandés par la Région quant à la traversée du Walckiers (cette problématique qui a débuté en 2011 est toujours d’actualité, elle est évoquée sous l’onglet “Histoire sommaire de la CEBE”). 

TGV : histoire d’amour entre la SNCB et la CEBE ?

Par sa superficie, la gare de formation de Schaerbeek est la plus grande gare de Belgique. A hauteur du Moeraske, sa largeur atteint même 760 m ! Une dimension et une localisation qui sont à l’origine des dangers qui se multiplièrent au début des années 1990 :

  • 1990 : Le TGV va supprimer les sources du Kerkebeek
  • 1994 : Reprise du projet de tracé de 1990 au plan régional de développement (PRD)
  • 1995 : La SNCB introduit une demande de certificat d’urbanisme
  • 1997 : La SNCB relance un projet
  • 1997 : Les conditions de permis pour le TGV
  • 2000 : Le Moeraske amputé d’un tiers par le projet de PRAS 2
  • 2002 : Terminal TGV à la gare de Schaerbeek ?
  • 2004 : Plus de gare TGV en gare de formation ni même à Schaerbeek-voyageurs

 
1990 : Le TGV va supprimer les sources du Kerkebeek


La SNCB envisage pour le TGV un trajet situé tout au bord du marais : un double viaduc à plusieurs voies passerait au-dessus du Moeraske.

Tracé initial TGV
Carte topographique 1 / 10 000 – 31 / 3 Nord – Copyright © 2002 IGN-NGI

 Ce projet signifie :

  • la disparition des sources du Kerkebeek…
  • l’assèchement du ruisseau et du marais, privés d’alimentation en eau

La population se mobilise : 5.000 signataires demandent le classement du Moeraske en réserve naturelle, 400 personnes écrivent à la commune d’Evere.

La CEBE obtient l’appui des autres groupements de protection de la nature, du Conseil Supérieur bruxellois de la Conservation de la Nature, des autorités communales d’Evere.

Sur proposition du secrétaire d’Etat à l’environnement, Didier Gosuin, l’Exécutif de la Région bruxelloise accepte finalement l’arrivée du TGV à la gare du Midi et sauve ainsi le Moeraske.

 
1994 : Reprise du projet de tracé de 1990 au plan régional de développement (PRD)

Au Plan de Secteur la partie marécageuse du Moeraske passe du statut de zone d’entreprise à celui de périmètre d’espace vert… mais le projet SNCB de 1990 est repris !

Une réaction de la population d’Evere et des autorités communales ne se fait pas attendre. La Cebe propose aussi un tracé alternatif…
Le 9 septembre 1994, le Conseil d’Administration de la SNCB prend la décision d’éloigner les voies TGV du site semi-naturel.

Tracé initial TGV (rouge) – Tracé retenu (noir pointillé)
Carte topographique 1 / 10 000 – 31 / 3 Nord – Copyright © 2002 IGN-NGI

1995 : la SNCB introduit une demande de certificat d’urbanisme

L’objet : la construction des infrastructures nécessaires à l’établissement d’une connexion TGV entre la jonction Nord-Midi et les lignes vers Anvers-Amsterdam et Liège-Cologne.

En totale opposition au PRD, l’ouvrage de croisement constitue sans le dire l’ossature d’un futur terminal TGV implanté dans le périmètre ferroviaire de Schaerbeek-formation.

Le bureau Aries-Group, chargé de réaliser une étude d’incidences, rejette le projet. Un ouvrage moins cher, plus léger et décalé vers le nord est suggéré. La Commission de Concertation se rallie à l’unanimité le 17 septembre 1996 aux conclusions du chargé d’étude, de même d’ailleurs que la SNCB.

1997 : la SNCB relance un projet

Le projet d’Aries est “oublié” au profit de celui de la SNCB. Celle-ci propose toutefois de protéger le Moeraske avec un mur de soutien étanche de 23 m de profondeur qui entourerait toute l’infrastructure (600 m x 45 m).

La Commission de Concertation se réunit en hâte le 11 juillet 1997 et émet un avis favorable.

Le ministre Hervé Hasquin, chargé à la Région des communications et de l’aménagement du territoire, délivre le certificat d’urbanisme en août 1997. Il tient notamment compte du fait que le site du Moeraske est classé depuis le 9 mars 1995 et qu’il convient de garantir sa protection.

En ce qui concerne la CEBE, l’éloignement du tracé TGV du Moeraske et l’abandon du pompage de la nappe phréatique sont des points positifs. Toutefois, des questions restent sans réponse. L’enceinte sera-t-elle suffisamment étanche ? Quelle sera l’influence de l’effet barrage induit par cet ouvrage sur la nappe phréatique ?

1997 : Les conditions du permis pour le TGV

La ligne de TGV Bruxelles-Cologne passe au nord du site naturel du Moeraske.

Un permis pour les travaux de création de cette ligne a été octroyé à la Société des Chemins de Fer Belge (SNCB) sous certaines conditions de protection de la nature imposée par la Région de Bruxelles.

  • Création de passages pour les animaux
  • Protection de plusieurs zones plantées pour la faune et la flore

La SNCB n’a pas été en recours contre ces conditions imposées, elles ont donc force obligatoire.

Après visite sur les lieux, il apparaît qu’aucun passage pour la faune n’a été établi.

Vu la difficulté d’accès, nous ne pouvons savoir si les zones à protéger le sont effectivement. Comme, au moins, une autre condition n’est pas remplie, la création des passages pour les animaux, la CEBE craint que la protection de ces zones ne le soient pas non plus.

La CEBE a averti le service de contrôle de la Région bruxelloise (l’AATL), mais n’en a reçu aucune nouvelle. La CEBE plaide pour que ces zones soient reprises dans un plan d’urbanisme en zone verte.

 2000 : Le Moeraske amputé par le projet de PRAS 2

La Région présente un projet de Plan Régional d’Affectation du Sol (PRAS 2) par lequel le Moeraske perd 5 des 14 hectares que compte la réserve naturelle.

Cette tentative de ” réserve-jacking ” n’arrive pas seule !

Le Gouvernement fédéral se prononce, en effet, pour un terminal TGV à Schaerbeek-formation et la SNCB exhibe un nouveau projet :

  • des quais de 400 m de longueur sont prévus en face du Moeraske.
  • les sources du Kerkebeek qui alimentent le marais sont coupées par une voie d’accès à la future gare TGV (prolongation du Houtweg), par une voie rapide de transport en commun et ensevelie par un raccordement de chemin de fer.
     
Tracé proposé pour la voirie (en rouge)
Carte topographique 1 / 10 000 – 31 / 3 Nord – Copyright © 2002 IGN-NGI

En quelques semaines la CEBE réunit 8.000 signatures pour contrer le danger. Heureusement le projet de PRAS est modifié afin de répondre aux attentes des habitants et la menace s’éloigne à nouveau.

 
2002 : terminal TGV à la gare de Schaerbeek ?

Une petite idée de Bernard Clerfayt, échevin de l’urbanisme à Schaerbeek en 1998, refait surface : pourquoi ne pas construire le terminal TGV derrière la gare de Schaerbeek ?

Le ministre Willem Draps, chargé de l’aménagement du territoire de la Région et les bourgmestres de Bruxelles et de Schaerbeek marquent leur accord sur cette proposition. Au cas où celle-ci serait adoptée, les travaux ne seront réalisés qu’en 2015 voire 2020.

La vigilance reste de mise !

 
2004 : Plus de gare TGV en gare de formation ni même à Schaerbeek-voyageurs

Lors d’un colloque sur le développement de la gare de Schaerbeek voyageurs, organisé par la Fondation pour l’Environnement Urbain, le 23 mars 2004, on apprend de la bouche même de représentants de la SNCB que l’option gare TGV est abandonnée.

Une étude révèle en effet qu’au moins jusqu’en 2020 la gare du Midi suffira et qu’ensuite l’option gare de Schaerbeek-voyageurs sera la seule envisagée. Il n’empêche, la gare sera urbanisée à moyen ou à long terme.

Ici aussi, la vigilance reste de mise !


1992 : Des bureaux au Walckiers ?

La commune de Schaerbeek envisage en 1992 de construire dans le Walckiers. Une bande de terrain de 80 m de largeur, tout au long de l’avenue Zénobe Gramme est sacrifiée.

Zone sacrifiée (en rouge)

Le projet de Plan Particulier d’Aménagement du Sol (PPAS) prévoit en effet la construction de 19 000 m² de bureaux.

Afin d’éviter cela, la CEBE et le Comité de quartier Walckiers mobilisent la population.

  • Plus de 6.000 signatures sont recueillies.
  • Une centaine de dessins d’enfants sont envoyés au Collège des bourgmestres et échevins.
  • De nombreuses personnes demandent à être entendues à la concertation.
  • La Région bruxelloise, notamment par l’intermédiaire du Ministre Didier Gosuin, soutient la CEBE dans cette lutte.

Devant une telle réaction, les autorités communales décident d’abandonner le projet. La Commission de Concertation statue à l’unanimité le 23 novembre 1992 sur la protection de cette partie schaerbeekoise du Moeraske.

La zone prévue pour la construction des bureaux

Le plan adopté correspond à l’optique de la CEBE et du Ministre Gosuin. Il confirme aussi que 3,5 hectares du Walckiers seront constitués en réserve naturelle éducative.


1999 : Le projet de PRAS 2

En 1999, le PRAS (Plan Régional d’Affectation du Sol) 2 est à l’enquête publique.

En flagrante opposition avec l’arrêté de classement du site, ce projet :

  • ampute le Moeraske de 5 ha (dont la zone des sources du Kerkebeek, essentielle à la survie du marais)
  • le fait traverser par une voirie.

De plus, hasard malencontreux, le Gouvernement fédéral se prononce pour un terminal TGV à Schaerbeek-formation et la SNCB exhibe un nouveau projet : des quais de 400 m de longueur sont prévus en face du Moeraske, ainsi qu’une voie d’accès à la future gare TGV (qui correspond à la voirie prévue au projet de PRAS 2).

A notre demande, de nombreux riverains du site exhibent à leur fenêtre l’affiche ” Touche pas au Moeraske – Handen af van het Moeraske “.

Une pétition circule. En moins d’un mois, 8 000 personnes, principalement de Evere, Schaerbeek et Haren vont la signer.

L’administration communale d’Evere, bourgmestre en tête, nous emboîte le pas. Notre lobbying est intense, nombreux sont les décideurs bruxellois approchés.

Printemps 2000, la Région, embarrassée, explique son projet (élaboré à la fin de la législature précédente) comme… une succession d’erreurs matérielles.

Tout rentre dans l’ordre, le PRAS définitif confirme les 16 ha du Moeraske comme zone verte à haute valeur biologique.

L’affiche

Le projet de voirie est aussi retiré. La vigilance, l’engagement et la mobilisation ont payé.


Projets de la CEBE

De par sa présence, son action et ses analyses depuis plusieurs décennies au Moraske-Walckiers, la CEBE a émis toute une série de propositions en faveur de l’environnement, de la protection du milieu et de la biodiversité ainsi que de la préservation du patrimoine historique.

Plusieurs de nos propositions ont été suivies d’effets, certaines, par contre, n’ont toujours pas aboutis. Coup d’œil sur ces dernières :

  • Un parc régional de plusieurs dizaines d’hectares
  • La protection des sources du Kerkebeek
  • La remise en air libre de 300 mètres du Kerkebeek
  • Un statut de réserve naturelle pour le Moeraske
  • Un transfert de propriété vers la Région Bruxelloise
  • La protection du petit patrimoine

Parc régional de plusieurs dizaines d’hectares

Par le projet de restructuration de la gare de formation de Scharbeek, la Région a une opportunité unique de créer de toute pièce un grand espace vert d’importance régionale.

Il est, de fait, pour nous évident que l’urbanisation d’une des toutes dernières grandes zones ” vierges ” de la Région doit prendre en compte la demande en espace vert de la population et le maintien naturel de la flore et la faune.

Carte topographique 1 / 10 000 – 31 / 3 Nord – Copyright © 2002 IGN-NGI

Ce parc, basé sur le principe de la multifonctionnalité des zones d’espaces verts, pourrait comprendre des zones très aménagées et des zones plus sauvages, reconstituant ainsi une trame importante de maillage vert.On aurait là également l’opportunité extraordinaire de remettre un tronçon de la Senne à l’air libre. La superficie d’espace vert dans cette partie de Bruxelles se verrait ainsi conséquemment augmentée.


Protection des sources du Kerkebeek

En aval des sources actuelles du Kerkebeek, le ruisseau traverse un talus. ce talus est la propriété de la société des chemins de fer belges et il est affecté au plan d’urbanisme (PRAS) en zone de chemin de fer.

De ce fait, cette zone n’est pas classée, mais elle renferme une série de sources qui se jetaient à l’origine dans le Kerkebeek. Un défaut d’entretien a comblé le lit du ruisseau sur plusieurs centaines de mètres. Un aménagement léger permettrait de ” récupérer ” cette eau de source pour augmenter le débit du Kerkebeek.

La zone des sources

Il faudrait aussi en toute logique mettre cette zone en espace vert en extension de la réserve naturelle. Cette intervention permettrait d’allonger le cours d’eau, de favoriser la faune et la flore aquatique et de récupérer une eau naturelle de bonne qualité qui actuellement se déverse directement dans les égouts.

Zone des sources (en vert)
Carte topographique 1 / 10 000 – 31 / 3 Nord – Copyright © 2002 IGN-NGI

Remise à l’air libre de 300 mètres du ruisseau Kerkebeek

L’eau est le fil conducteur de la réserve naturelle du Moeraske. La CEBE tente depuis le début de maximaliser le potentiel hydrologique du Moeraske. Elle a créé elle-même 4 nouvelles mares et remis 100 mètres de ruisseau à l’air libre.
 

L’eau est synonyme de vie avec son cortège d’espèces animales et végétales spécifiques et en cours de raréfaction.

La CEBE a réclamé pendant dix ans l’arrêt de la pollution du ruisseau par des eaux d’égout. Depuis 2000, c’est chose faite.

Toutefois, une partie du cours du Kerkebeek est encore voûtée et sa remise à l’air libre s’imposerait.

Le Kerkebeek juste après le voûtement

Ceci  rééquilibrerait la présence de ce type d’espace bleu actuellement peu représenté et la visite de la réserve naturelle serait agrémentée d’une balade merveilleuse au fil de l’eau.


 Statut de réserve naturelle

Au vu de sa richesse biologique, Il faudrait conférer à l’ensemble du Moeraske, le statut de réserve naturelle.

L’ensemble de celui-ci est déjà protégé par son “classement” dans le patrimoine de la Région bruxelloise pour ses qualités biologiques. Il est également repris, et ceci est extrêmement important, entièrement en “zone verte de haute valeur biologique” dans le dernier plan d’aménagement du territoire (PRAS).
 

Le Moeraske dans le PRAS

(réalisé au moyen de Brussels Urbis ®© – 1.0.5 + 1.0.6 + AATL)
Légende de la carte du PRAS

Toutefois, il nous semblerait opportun de compléter la protection des lieux par un statut dont le but est spécifique à la protection active de la Nature.

La CEBE plaide également pour que la partie du Moeraske qui appartient à la société des chemins de fer soient transférées à la Région bruxelloise. Il s’agit principalement du marais, du ruisseau et de leurs abords.


 Transferts de propriétés

Globalement, la CEBE plaide pour que toutes les zones vertes du PRAS qui sont propriétés de la SNCB sur Schaerbeek, Evere et Haren soient transférées à la Région bruxelloise.

Il s’agit principalement du Moeraske (marais, ruisseau, prairies, potagers et talus boisé).


Petit patrimoine

Pour le petit patrimoine présent au Moeraske (voir ci-dessous), nous plaidons que celui-ci soit légalement et concrètement préservé.


Le petit patrimoine

Localisation

Loclaisation du petit patrimoine

Le château d’eau

Ce château d’eau servait à l’alimentation des chaudières des locomotives à vapeur de la gare voisine.

L’exemplaire de la gare de formation de Schaerbeek / Haren est le seul exemplaire de cuve de type ” Intze II ” en Belgique.

Elle est caractérisée par une plaque de fond sphérique munie d’une partie centrale creuse, inventée en 1885 par Otto Intze. Elle permet de bien rentabiliser le volume intérieur et donc de construire des réservoirs de grande capacité.

Désaffecté actuellement, il avait été mis en service au début du XXème siècle lors de la construction de la gare de formation. L’eau provenait des étangs d’Hofstade.


Le Château d’eau devrait faire l’objet de travaux de sauvegarde et d’une mise en valeur par un aménagement des abords en relation avec la Promenade verte régionale qui passe à proximité.

Le château d’eau se situe au Nord du bassin d’orage.


La vanne

La vanne 25
 
Cette vanne servait à l’alimentation en eau des locomotives à vapeur. La canalisation enterrée relie cette vanne au château d’eau


 En 1997, la CEBE est intervenue en urgence pour arrêter la démolition de cet ouvrage. Seul un morceau de mur a été démoli.

Il y a lieu de préserver cet élément qui est lié directement au château d’eau. C’est un petit témoin de l’histoire industrielle des lieux et un biotope particulier qui abrite la Fougère langue de cerf et la mousse Fissidens dubius. A cet effet et à notre demande, fin 2024, Bruxelles Environnement a posé une grille métallique sur celui-ci. 

La vanne se situe à proximité du marais, le long du sentier.


L’abri anti-aérien

L’abri anti-aérien
Le Moeraske héberge un petit abri anti-aérien datant de la seconde guerre mondiale. Il a servi à protéger les sentinelles préposées à la protection de la très stratégique gare de Schaerbeek-formation contre les intrusions et les sabotages.

Cet abri deviendra prochainement d’autant plus précieux qu’il y a de fortes chances pour que d’autres abris, encore présents dans la gare, disparaissent lors du réaménagement de celle-ci.

L’abri a été vidé en février 2005 des débris qui le remplissaient. Hélas, l’édifice est généralement inondé ce qui rend son accès très aléatoire. Nous estimons, cependant, qu’un statut de protection devrait être donné à ce petit témoin de notre histoire.

L’abri se situe au bas de la rue Carli, tout au début de la rue du Château. Il ne se visite pas mais il est visible du chemin public.


La fresque publicitaire

Cette publicité peinte sur le pignon du n° 44 de la rue Walckiers date du début de la seconde guerre mondiale, après l’invasion allemande. Une campagne de promotion a eu lieu jusque dans les cinémas pour vanter cette assurance contre les dégâts dus à la guerre.

Vu l’ampleur des bombardements, la société a rapidement arrêté ses activités. A l’origine, cette publicité était visible des trains qui passaient dans la gare en contrebas.
 
Ce vestige est unique en Belgique. Il rappelle les bombardements qui ont rasé le centre villageois d’Evere et une partie du quartier de Helmet.

La fresque, à la demande de la Commune d’Evere, a été classée par la Région bruxelloise au début des années 2000. Celle-ci nécessiterait, à notre sens, des travaux d’entretien et de mise en valeur, car elle se dégrade inexorablement. La fresque se situe sur le pignon de la dernière maison de la rue Walckiers ( au n° 44 ).


Activités

Les activités au Moeraske consistent essentiellement en :

Travaux au marais

N’hésitez pas à nous rejoindre, même si ce n’est que pour une heure ou deux ! Il y en a pour tous les goûts, toutes les forces… Toute bonne volonté est la bienvenue, de 7 à 77 ans…et même après !


Localisation

Le Moeraske se trouve au nord-est de Bruxelles.

  • En venant de l’aéroport de Zaventem, tourner à droite après l’Otan et prendre le Houtweg. A son extrémité, prendre à gauche sur une centaine de mètres pour arriver à l’église Saint-Vincent.
  • En venant du boulevard Lambermont, prendre à gauche le boulevard Léopold III vers l’aéroport. Tourner à gauche au 4ème feu et prendre le Houtweg. A son extrémité, prendre à gauche sur une centaine de mètres pour arriver à l’église Saint-Vincent.
  • Avec les transports en commun, descendre à l’Eglise Saint-Vincent (Bus 45, 59, 64)
  • Un peu plus loin mais à moins de 10 minutes à pied : en train par la gare de Schaerbeek ou en tram/bus SNCB/bus De Lijn à la halte Bordet.
Accès général (Moeraske en vert)

Les entrées principales du Moeraske se situent :

  • au bas de la rue Carli
  • à l’extrémité nord-ouest du parc Bon Pasteur
  • à l’arrière de l’Eglise Saint-Vincent
  • au bas de la rue de la Perche

Avec les transports en commun, descendre à l’Eglise Saint-Vincent (Bus 45, 59, 64)