Visite guidée à l'HTM
Lundi 02 février 2015
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Aujourd'hui, le 1er février, en plein mois républicain Pluviôse, nous savons ce qu'est une prairie humide. En effet, ces temps-ci, il pleut régulièrement, ou bien, il tombe de la neige fondante, du moins dans la région bruxelloise.
Le manteau, apparu cette nuit, avait déjà fondu. Et, pendant la balade, nous avons été arrosés, de temps en temps.
C'est ainsi que 7 personnes - courageuses - ont participé à cette promenade intitulée: "La nature en hiver".
On commence d'emblée avec Corylus avellana et ses chatons mâles, ainsi que ses fleurs femelles issues d'une espèce de bourgeon; les petits stigmates rouges sont inratables. Ce qui est très visible aussi, c'est la silhouette multicaule, ainsi que le rhytidome (partie morte de l'écorce) qui se détache en feuillets longitudinaux plissés. Tant mieux, car, nous tombons aussitôt, nez à nez, avec le Cornus sanguinea. Celui-ci a également un port multicaule (parenthèse: ce sont, en fait, deux arbrisseaux, même s'il se rencontre, parfois, des Noisetiers arbres), mais l'écorce externe forme des écailles plus ou moins à quatre côtés. Comme ça manque de lumière par là, les jeunes tiges sont vert prairie. En revanche, un peu plus loin, nous faisons connaissance avec Euonymus europaia, aux jeunes rameaux vert bouteille de vin. Sur ceux-ci, des "larves" occupent une grande partie de la surface. Peut-être que Bart pourrait identifier, soit celles d'une Cochenille, soit celles d'un Hyponomeute.
Nous avons distingué les épines de Prunus spinosa et de Crataegus monogyna, comme étant des rameaux, souvent porteurs de bourgeons; et les aiguillons de Rosa canina, comme étant des productions épidermiques... C'est ainsi que nous avons identifié encore plusieurs ligneux: Sambucus nigra, Acer campestris, Prunus avium, Viburnum opulus, Ulmus campestris, et j'en oublie probablement.
La douceur de la température provoque déjà des petites sorties de feuilles toute fraîches; c'est le cas de Arum maculatum, à partir d'une souche de mise en réserve de l'amidon; mais également, de Sambucus nigra. Nous avons également repéré les tubercules (ici, des racines qui se gonflent) souterrains de Ranunculus ficaria.
Les quelques champignons repérés ont été Phellinus tuberculosus (sur Prunus spinosa), Phellinus igniarius (sur Salix sp), Ganoderma lipsiense qui sont des Polypores pérennes; Trametes suaveolens, un Polypore annuel; Flammulina velutipes, typiquement hivernal, Chondrostereum purpureum, Crepidotus variabilis.
Bien entendu, les sorties hivernales permettent aussi de parler de la richesse du terrain sur le plan agricole et architectural: origine de la couche limoneuse, celle-ci à l'origine de la fertilité de la terre, mais aussi de la terre à briques, et cela bien des siècles avant l'apparition des briqueteries industrielles (XIXè et XXè siècles.
Un bref historique de la ferme "en carré", en rapport avec la richesse du terrain, a été avancé; l'activité "pain" a été évoquée également. La ferme de l'Hof ter Musschen est située à la limite des terres inondables, visible sur la carte de Vandermaelen (1850), comme toutes les autres fermes installées le long de la Woluwe. D'ailleurs, le fermier disposait de terres humides en bas (élevage et prés de fauche) et de terres plus sèches en haut (cultures), notamment à la place de la cité-jardin du Kapelleveld ("champ de la chapelle").
Ce fut, comme à l'accoutumée, très intéressant de se retrouver avec des gens qui en voulaient, et qui participaient énormément.
Jean Randoux
Flammulina velutipes Copyright © A.Doornaert
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