Du gazon synthétique sur un site Natura 2000

Mardi 26 février 2013


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  • Depuis plus de trente années, les naturalistes se battent pour la sauvegarde du Plateau de la Foresterie, dernière lisière naturelle de la Forêt de Soignes et une des dernières grandes friches de la Région.

    La Foresterie, avec les étangs de Boitsfort, constitue probablement la zone naturelle la plus riche de la Région, en tout cas celle qui abrite le nombre le plus élevé d'oiseaux nicheurs et migrateurs (Atlas Bruxellois des oiseaux, AVES 2005).

    Elle abrite également des mammifères (chauves-souris, renards, chevreuils, ...), des lézards, de nombreux invertébrés ou des plantes rares (orchidées e.a.).

    Le Plateau de la Foresterie est donc d'un intérêt exceptionnel pour la Région de Bruxelles-Capitale, avec sa mosaïque de milieux naturels évolutifs, refuges d'une biodiversité d'espèces végétales et de faune.

    A Bruxelles, les friches sont, de loin, le type de milieu naturel le plus menacé mais aussi le moins bien protégé. Mais le Plateau de la Foresterie est depuis quelques années classé zone « Natura 2000 ».

    CFE, promoteur immobilier propriétaire d'une partie du site, avait tenté de s'attaquer à ce classement, mais il avait été débouté par le Conseil d'Etat.

    Pourtant, le principal processus de disparition des dernières friches naturelles est bien celui à l'oeuvre dans le cas présent : l'émiettement et la perte du caractère naturel pour des affectations diverses.

    Les naturalistes qui suivent le site depuis plus de trente années ne s'attendaient pas à ce qu'une telle remise en cause de la protection du site vienne directement de la commune dont ils pensaient les élus des alliés évidents.

    Dans le cadre de la réorganisation de cette partie du site, la commune a veillé, entre autre, à étendre les possibilités du club de rugby en y proposant la création d'un nouveau terrain en gazon synthétique, et ce au détriment d'une zone de friche où, précisément, le projet d'un nouveau terrain avait été bloqué par les naturalistes en ... 1994 !

    En effet, en 1994, une première tentative de construction d'un terrain avait été annulée par le Conseil d'Etat, à la demande des associations naturalistes. Le Conseil d'état avait alors jugé que la Foresterie, en tant que clairière en lisière de forêt, fait partie de celle-ci.

    Tant dans la phase préparatoire que lors de l'enquête publique, ou lors d'une rencontre avec le nouveau bourgmestre et l'échevin de l'urbanisme, les naturalistes ont tenté de faire valoir que des alternatives existaient pour préserver la friche et de permettre au rugby de se développer.

    A chaque étape, les responsables politiques n'ont pas désiré reconsidérer sérieusement d'autres alternatives que leur plan. L'argument principal, en réponse, de la commune et de la Région, est que le plan prévoit des plantations et des aménagements divers autour des nouvelles affectations.

    Cet argument consiste à dire que des aménagements artificialisés, jardinés, de plantations choisies, et dispersées et sur des surfaces réduites entre les nouvelles affectations, remplaceraient une friche naturelle spontanée. Une telle approche de la nature paraît à tout le moins douteuse aux yeux des naturalistes.

    Depuis quand une forêt n'est elle qu'une liste d'espèces d'arbres plantés ? Au bout d'une telle approche de la nature, un jardin botanique sera, et de loin, la zone la plus riche en biodiversité botanique, et le zoo le rassemblement le plus intéressant d'espèces animales. Est-ce cette nature dont veulent les Bruxellois ?

    Après avoir épuisé les moyens de concertation avec la commune, et face au sentiment d'absence d'une écoute réelle, les associations naturalistes se sont résolues à porter recours en annulation et en suspension auprès du Conseil d'Etat.

    Les associations ne s'opposent certainement pas au développement du sport, elles soulignent qu'il existe clairement d'autres alternatives permettant, conjointement, le développement du rugby à Boitsfort et le respect, par ceux qui s'en réclament, de l'environnement, de la nature et des prescrits européens en la matière.

    Mario Ninanne,
    Président de la Commission Ornithologique de Watermael-Boitsfort,
    Président de Bruxelles Nature,

    Contact :Mario Ninanne - 0478 550 424
    Adresse du contact : mario.ninanne@gmail.com

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