Entretien de la voûte
Gerrit Van den dries
Une série de fissures ayant été détectées au niveau de la voûte le 2 novembre 2005, la CEBE se mit à la recherche d'un expert en four à pain. Ce fut difficile car plus personne ne maîtrise ces techniques ! Et bien si ! Il y a encore un spécialiste ! Nous sommes tombés fortuitement sur une annonce du M.O.T. (Museum voor de Oudere Technieken) qui annonçait un stage de construction de four à pain traditionnel !
C'est ainsi que nous entrâmes en contact avec Gerrit Van den dries !
Par exemple, pour le revêtement isolant qu'il placera sur le four de l'Hof, il a poussé le perfectionnisme jusquà faire pousser du seigle chez lui et à tester différents mélanges de terre avec de la paille de seigle hachée à différentes dimensions afin de déterminer la formule idéale !
La masse thermiqueAfin de rentabiliser au mieux un élément chauffant, on essaie d'en améliorer la masse thermique. La masse thermique stocke la chaleur et la diffuse ensuite sur une longue période de temps. On pourrait la comparer à une véritable batterie thermique ! Ce principe concerne bien sûr les fours à pain ! Plus la masse thermique est importante, moins il faut chauffer le four et plus longtemps il reste chaud. A cet effet, les voûtes extérieures des fours à pain sont toujours recouvertes d'une couche dont la composition varie suivant les régions : terre, sable, argile, cendre de bois, etc. Cette couche est épaisse de quelques centimètres à parfois plus d'un mètre comme en Bretagne où les fours sont véritablement enterrés et même parfois recouvert de gazon ! Le poids de la couche a également son utilité : la masse thermique s'oppose aux forces de dilatation encourues par le four au moment de la chauffe et permet ainsi d'en maintenir la structure.
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Le 7 juillet 2006, l'ancien revêtement du four a été enlevé et la pierre mise à nu. Une journée complète de travail fut nécessaire, à 4 personnes Les joints entre les briques ont été nettoyés sur 2 à 3 centimètres de profondeur. La partie cimentée à l'intérieur du four lors de la restauration a été nettoyée de façon plus intensive afin de pouvoir remplir, de l'extérieur, les interstices entre les briques, pour compenser les joints intérieurs qui allait se détériorer à l'intérieur. |
Une vue de cette magnifique voûte
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Un premier revêtement a d'abord été placé : un mélange de sable, de chaux, d'argile et de paille de seigle finement hachée. Ce mélange, d'une consistance presque liquide, et d'une épaisseur d'un à trois centimètres, a servi à colmater les fissures et à remplir les joints. Ce n'est pas sans un serrement de coeur que nous voyaons "disparaître" ce magnifique assemblage de briques ! |
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Un attention toute particulière est portée à la liaison entre le four et le fournil. De nombreuses cavités la caractérisent et il n'est pas vraiment pas évident d'atteindre toute les fissures. |
Une seconde couche, un savant mélange composé d'argile, de chaux, de paille de seigle coupée plus longue et d'eau a ensuite été placée sur une épaisseur de 15 centimètres. Savant mélange car il doit être parfaitement dosé pour éviter toute rétraction et donc toute fissure. La chaux sert essentiellement à prévenir la pourriture de la paille. |
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Cette seconde couche, qui totalise plus de 1.250 kg de matériaux, a donc deux utilités : Le mélange est envoyé pêle-mêle sur la voûte du four, à la fourche ! Il a été préalablement mélangé par Gerrit avec un mélangeur électrique. |
Le four est recouvert d'un gigantesque tas de boue collante de 1.250 kg ! Il va falloir maintenant le presser sur la voûte, pour assurer une étanchéité parfaite. |
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Un long travail commence : le lissage du mélange déposé sur la voûte. La matière est toutefois très particulière et très agréable à travailler ! Découvrez ce travail en vidéo (format AVI, 9,71 Mo) ! |
Travail terminé ! Le revêtement est parfaitement lisse ! Cette couche va devoir sécher lentement et être complètement sèche avant d'allumer le four : plus de 540 kg d'eau doivent s'évaporer ! La mauvaise météo des mois qui suivirent ont ralenti le séchage et les premières fournées ont dû être reportées en 2007 ! |
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